Jean Poperen, un modèle de gauche pour la politique.
N° 444 Semaine du 22 octobre 2005 au 28 octobre 2005
Sans être archéozoologue, il préfère a compagnie des mammouths à cille des éléphants. Avec une bonne dose de nostalgie et une once de fantaisie, Emmanuel Maurel, conseiller régional d'Ile-de-France, a donc choisi de rédiger une biographie de son premier patron, Jean Poperen. Qui ça ? Oui, Poperen, ce dirigeant disparu en 1997, ministre et député, assez important dans l'histoire de la gauche pour que Michel Rocard juge utile de le flinguer post mortem, le décrivant comme « un mélange de populisme jusqu'au-boutiste, de radicalisme irréaliste, avec une touche d'ouvriérisme lyrique » .
S'il suit le parcours de cette forte tête coiffée en brosse, de la Résistance aux instances du PS, ce petit livre fuchsia est surtout l'hommage d'un nouveau aux anciens. Convictions, idées, loyauté, confrontation idéologique : Maurel, jeune plume plantée à gauche du PS, raconte une époque où l'engagement politique n'était pas incompatible avec le goût de la littérature et le sens de l'histoire. Dans les années Poperen, la réflexion nourrissait l'action et justifiait l'ambition ; désormais, l'indigence cautionne souvent l'impuissance. Maurel, en plein congrès socialiste (il soutient Fabius) prend le temps de regarder dans le rétroviseur. Pour tâcher d'être à la hauteur de l'héritage et se vacciner contre le cynisme ambiant.
Jean Poperen, une vie à gauche, d'Emmanuel Maurel, éd. L'Encyclopédie du socialisme, 127 p., 7,50 € .
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